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RETOUR 30 ANS PLUS TARD AU GROENLAND POUR MATHIEU CREPEL : “LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ” La légende française du snowboard est retournée dans le village où avait été tourné le film qui l’a fait connaître lorsqu’il avait 10 ans. “Qivitoq”, un documentaire fort réalisé par Walid Berrissoul raconte la redécouverte - avec son regard d’adulte - de cet endroit aux confins du monde frappé par une réalité sociale dure. Les amateurs de snowboard (surf des neiges) des années 90 se souviennent forcément de « “Kallaallit Nunaat”, célèbre film de la discipline tourné au Groenland, une première pour ce sport alors en plein essor. Ces mêmes fans se souviennent sans doute aussi de cet enfant de 10 ans évoluant aux côtés des légendes de l’époque sur les faces enneigées ou au milieu des rues du village. Ses trajectoires et son engagement sur sa planche contrastaient alors avec sa timidité manifeste face aux inuits de son âge croisés dans les rues du village de Tasiilaq. Originaire de Tarbes, Mathieu Crepel était alors sponsorisé depuis peu par un célèbre équipementier spécialisé qui l’avait embarqué dans cette expédition et ce tournage hors normes. Le film contribuera à lancer la carrière du jeune snowboardeur qui deviendra des années plus tard quadruple champion du monde de la discipline. Tout au long de sa carrière, Mathieu n’a eu de cesse de repenser à ce voyage, et a commencé à percevoir avec le recul ce que son regard d’enfant avait occulté : l’isolement et la dure réalité sociale des habitants de ce village qui, en proie à l’alcoolisme, aux violences domestiques et à un exode massif, détient le sinistre record du plus haut taux de suicides du monde… Il fallait y retourner. C’est désormais chose faite. Accompagné du grand reporter et réalisateur Walid Berrissoul et d’une équipe de tournage spécialisée, Mathieu est retourné à Tasiilaq en mars dernier. Cette immersion de presqu’un mois lui a permis de retrouver certains compagnons de jeu du film, et tenter de comprendre l’évolution de ce peuple face au monde moderne et au bouleversement climatique. Elle a aussi été l’occasion aussi d’explorer des jours durant ces paysages et ce terrain de jeu de snowboard unique. Une manière de confronter ses souvenirs à la réalité actuelle et de renouer enfin avec un passé qui ne l’avait jamais lâché.